Katherine Longly

Artiste plasticienne - Photographe

Ateliers & stages - Médiation culturelle et projets participatifs - Formations

en

KBR

2010

Photographies d'architecture de la cafétéria de la Bibliothèque Royale de Belgique - lieu d'apparence anodin mais également théâtre de l'informel dans un univers fonctionnel et hiérarchisé.

Quoi de plus insignifiant qu'une cafétéria – et dans une administration en plus? En êtes-vous si sûr? Comment un lieu où des hommes et des femmes s'adonnent à un acte aussi fondamental que celui de manger pourrait-il être dénué de sens?

Les cafétérias ont en effet beaucoup à raconter. Elles sont des ilots d'humanité dans un univers fonctionnel et hiérarchisé, des lieux de relâchement, de socialisation pour certains, de méditation pour d'autres, des lieux où les personnalités ont un peu plus d'espace pour s'exprimer. Les grades et les fonctions s'estompent, libérant l'individu. C'est ici qu'on apprend que le monsieur discret du bureau d'à côté est un spécialiste reconnu en orchidées, ou que la gentille dame du Contentieux est metteur en scène d'une troupe de théâtre amateur récemment encensée par la critique.

Et ces espaces peuvent parfois, pour l'œil attentif, développer un esthétisme surprenant. C'est le cas par exemple à la Bibliothèque Royale, espace superbe et lumineux qui nous plonge dans le meilleur de l'architecture de la fin des années 60, où le moindre détail, du mobilier aux portes-manteaux des vestiaires, a été réalisé par des designers en vue de l'époque. Les mangeurs ont souvent droit à toutes les attentions de l'architecte.

Pour mettre en lumière ces lieux d'apparence anodine, il fallait une approche capable de sublimer l'anecdotique. Celle de Katherine Longly allie un regard sensible à un cadrage solide et parfaitement équilibré, révélant l'humanité d'une part, la beauté et l'esthétique de l'autre, là précisément où on ne les attend pas toujours. Le choix d'un Hasselblad, appareil photo mythique, sans fioritures technologiques, permet de révéler toute la profondeur de son propos.

Texte d'Yvan De Baets.